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En France, 10 millions de personnes seraient touchées par l’arthrose. Il s’agit de la maladie articulaire la plus répandue, touchant plus souvent les femmes que les hommes. De plus en plus fréquente avec le vieillissement physiologique, elle touche 65 % des personnes de plus de 65 ans. Caractérisée par une dégradation progressive du cartilage, elle provoque douleurs, raideurs, déformations puis dysfonctionnements articulaires. Découvrez les causes, les symptômes et les traitements possibles de l’arthrose avec le Dr Sandrine Tournier, médecin gériatre.
Qu’est-ce que l’arthrose ?
L’arthrose est une maladie articulaire qui conduit à une destruction progressive du cartilage. C’est une maladie chronique qui, une fois déclarée, persiste. Les lésions en sont irréversibles.
L’usure du cartilage est le plus souvent lente et progressive (sur plusieurs mois ou années), avec une perte d’épaisseur. Au fil du temps, le cartilage diminué et fragilisé ne permet plus l’amortissement correct des pressions lors des mouvements.
Cette destruction engendre une production plus importante de liquide synovial (liquide des espaces articulaires sécrété par les cellules du tissu tapissant l’articulation), ce qui entraîne un œdème inflammatoire. De plus, l’os sous-chondral situé directement sous le cartilage articulaire peut réagir en se condensant et en développant des excroissances d’os appelées des ostéophytes.
L’arthrose peut toucher toutes les articulations :
- Le rachis : 45 à 50 % des cas.
- Les mains : 35 à 45 % des cas.
- Les genoux (gonarthrose) : 30 % des cas.
- Les hanches (coxarthrose) : 10 % des cas.
- La colonne vertébrale : fréquente chez les 65–75 ans, mais souvent silencieuse.
- Les épaules, les orteils, les chevilles, les poignets et les coudes : leur atteinte est possible mais plus rare.
Quels sont les facteurs de risque de l’arthrose ?
L’arthrose est une maladie complexe et multifactorielle. Cette pathologie est liée à une combinaison de phénomènes mécaniques et biologiques. On recense notamment :
- Le vieillissement physiologique. Les risques augmentent avec l’âge.
- Le sexe. Les femmes sont plus touchées que les hommes.
- Les antécédents familiaux. Avoir des membres de sa famille touchés par l’arthrose peut augmenter les risques.
- Des désordres métaboliques. C’est le cas du diabète, de l’hypertension artérielle, des dyslipidémies…
- Un excès de pression prolongé sur les articulations. Ce facteur est constaté en cas de surpoids et d’obésité ou de port de charges lourdes.
- La pratique intense d’un sport. ArticLes sportifs de haut niveau sont souvent concernés par l’arthrose de manière plus précoce.
- La sédentarité. Un mode de vie impliquant peu ou pas d’activité physique augmente les risques d’arthrose.
- Des séquelles traumatiques. Par exemple, des fractures articulaires, entorses négligées, luxations, ablations méniscales…
- Des anomalies anatomiques. Cela peut être des déviations de l’axe de la jambe ou des dysplasies de hanche.
- Des maladies de l’articulation. Par exemple, chondrocalcinose, goutte, polyarthrite rhumatoïde, rhumatisme psoriasique.
- Des maladies osseuses. On pense notamment à l’ostéonécrose aseptique.
Quels sont les symptômes de l’arthrose ?
Les symptômes de l’arthrose sont les suivants :
- des douleurs articulaires récurrentes ;
- des raideurs articulaires ;
- des œdèmes articulaires (augmentation de la taille des articulations touchées) ;
- des sensations de grincement ou un son de craquement des articulations ;
- une instabilité articulaire ;
- des dysfonctionnements articulaires pouvant empêcher tous les gestes et activités de la vie habituelle ;
- des excroissances osseuses (ostéophytes) déformant les articulations.
La douleur est mécanique et évolue par crises. Elle n’est pas continue, mais apparaît ou s’amplifie dans certains cas :
- en cas d’inactivité prolongée ;
- dès que la personne utilise l’articulation touchée ;
- en cas d’activité intense, sollicitant l’articulation atteinte.
Le Dr Tournier précise que, contrairement à une douleur inflammatoire, la douleur mécanique n’est pas insomniante et diminue au repos.
Au fil du temps les symptômes deviennent plus constants. Ces douleurs chroniques entraînent fréquemment une grande fatigue, des répercussions sur l’humeur (anxiété, dépression). Cela peut avoir un impact négatif sur la qualité de vie et sur l’autonomie des personnes qui en souffrent.
Le Dr Tournier donne comme exemple l’arthrose au niveau des mains qui, à un stade avancé, du fait des déformations secondaires, engendre des troubles praxiques divers. Boutonner ses vêtements ou utiliser des couverts pour manger peut alors relever du défi.
Quels sont les traitements de l’arthrose ?
Actuellement, il n’existe pas de traitement pour guérir l’arthrose. La prise en charge de cette maladie chronique évolutive repose sur des mesures hygiéno-diététiques, orthopédiques et de kinésithérapie. Elle est personnalisée en fonction de l’âge du patient, de l’intensité de la douleur, du nombre d’articulations touchées, et de la pratique ou non d’une activité physique régulière.
Les mesures hygiéno-diététiques
Ces mesures demandent :
- d’adopter une alimentation équilibrée et diversifiée ;
- de pratiquer une activité sportive régulière, adaptée à son état en dehors des poussées ;
- de réaliser des séances avec un kinésithérapeute pour mobiliser et renforcer les articulations ;
- de perdre du poids en cas d’excès ;
- d’éviter le port de charges lourdes ;
- de s’équiper d’orthèses ou d’une aide technique à la marche, notamment en cas de gonarthrose ou coxarthrose ;
- d’aménager son lieu de vie si cela est nécessaire.
Le traitement médicamenteux
Pour soulager les douleurs lors des poussées, le traitement comprend principalement des antalgiques. Plusieurs molécules sont disponibles, dont la prescription sera faite en fonction de l’intensité de la douleur du patient (il existe 3 paliers).
D’autres approches thérapeutiques possibles
Il existe d’autres approches pour soulager la douleur liée à l’arthrose :
- La viscosupplémentation. Il s’agit d’une injection locale d’acide hyaluronique, produit visqueux qui va servir d’amortisseur entre les deux cartilages.
- L’arthroplastie. Cette intervention chirurgicale vise à remplacer l’articulation malade par une prothèse, d’une durée de vie de 15 à 20 ans. Celle-ci est proposée aux patients présentant une arthrose sévère, douloureuse, invalidante et réfractaire aux traitements. Bien qu’elle soit envisagée en dernier recours, l’intervention ne doit pas être réalisée trop tardivement, car les personnes peuvent devenir trop fragiles.
Mieux vaut prévenir que guérir…
Le Dr Tournier tient à rappeler que la sédentarité favorise un grand nombre de pathologies. L’activité physique, adaptée et régulière tout au long de la vie, préserve le corps et est donc essentielle. Elle peut être démarrée à tous les âges, il n’est jamais trop tard.
Le Dr rappelle également l’importance d’adopter une alimentation variée et équilibrée, à base de fruits, de légumes, de céréales, sans oublier les apports protéiques essentiels à la construction musculaire. Enfin, dès l’apparition de douleurs récurrentes, il ne faut pas attendre avant de consulter son médecin traitant.
Quelles pistes d’avenir pour soigner l’arthrose ?
Voici quelques pistes à l’étude actuellement :
- L’identification de phénotypes d’arthrose ayant des caractéristiques cliniques et biologiques spécifiques permettrait de trouver de nouvelles molécules capables de freiner, voire prévenir plus efficacement l’arthrose selon le phénotype de chacun.
- L’identification des molécules synthétisées par l’organisme pourrait influencer la survenue et l’évolution de la maladie.
- La compréhension des douleurs associées à l’arthrose est à l’étude pour proposer des traitements plus adaptés.
- Des traitements stimulant la production de cartilage ou le remodelage de l’os sont également envisagés.
- Les thérapies cellulaires et tissulaires permettraient de remplacer le cartilage altéré.